Les fonctions majeures
Prendre une photo « réussie » consiste à maîtriser des réglages principaux qui vont définir l’exposition et la netteté.
Les 2 paramètres d’exposition que sont ouverture et temps de pose, gèrent la quantité de lumière qui pénètre jusqu’au capteur, et influent sur les caractéristiques générales de l’image, que sont la profondeur de champ et la représentation d’un mouvement.
L’ouverture du diaphragme qui va définir la profondeur de champ (étendue de netteté)
Le temps de pose qui va déterminer si un objet mobile apparaîtra net ou flou.
À ces deux réglages d’exposition vient s’ajouter un réglage tout aussi primordial qui est la sensibilité du capteur (ISO).
Des ISO majorés, rendent le capteur plus sensible à la lumière et vont
1/ rendre possibles des photo en basse lumière
2/ permettre d’utiliser des ouverture plus petites et des vitesse plus rapides selon les besoins

Deux autres réglages complémentaires vont conditionner la bonne utilisation des réglages de base précédents :
Celui du réglage de la mesure de la lumière conditionnera la bonne exposition du sujet
Le choix des collimateurs de mesure de la lumière, va conditionner la prise en compte d’une exposition générale de la scène ou d’une exposition ciblée sur une zone plus restreinte.
Le réglage de la mise au point quand à lui conditionnera la netteté du sujet.
Le choix des collimateurs de mise au point vont déterminer la zone plus ou moins restreinte où la mise au point se fera.
L’accès à ses réglages et leur gestion
I/ Ouverture et Temps de pose
Ils se règlent par le choix des programmes de prise de vue

Le mode « auto »
Il ne permet aucun réglage, la quantité de lumière avec un temps de pose et une ouverture fixes sont « décidés » par l’appareil, qui les adapteront pour une exposition jugée « moyenne » (par le constructeur).
Le mode « programme »
La quantité de lumière est aussi « décidée » par l’appareil, mais en permettant au photographe de choisir le couple ouverture-temps de pose correspondant à une même quantité de lumière. En effet ouvrir 2 fois plus pendant 2 fois moins de temps revient à laisser entrer la même quantité de lumière.

Le mode programme ou « semi auto » est une bonne passerelle pour s’affranchir du mode auto et comprendre l’influence respective de l’ouverture et de la « vitesse ».
D’autre part dans ce mode d’autres réglages qui étaient inaccessibles en mode auto, le deviennent pour une meilleur maîtrise de ses prises de vue.
Le mode priorité vitesse
Comme son nom l’indique c’est le mode où le photographe se contentera d’agir sur le temps de pose, laissant à l’appareil le soin d’adapter l’ouverture pour une exposition « moyenne ». Comme le temps de pose conditionne la capture nette (temps de pose court) ou floue (temps de pose long) des objets en mouvement, il conviendra à toute situation de prise de vue comportant un sujet mobile ou privilégiant l’action (sport, vagues, nuages, courses…).
Le mode priorité ouverture
Dans la même logique, l’ouverture conditionnant principalement la profondeur de champs, c’est le mode à choisir quand on veut donner à l’image une netteté restreinte ou étendue. Une grande ouverture (petit f/) générera une profondeur de champ courte, effet utilisé pour obtenir un arrière plan flou appelé « bokeh », plutôt recherché dans les portraits. Inversement une petite ouverture (grand f/) générera une netteté étendue, plutôt recherchée dans les paysages.
Le mode manuel:
c’est un mode où tous les paramètres d’exposition seront réglés individuellement par le photographe. Souvent décrit comme LE mode à atteindre, il s’avère être contraignant et opportun dans peu de situations (studio, panoramas…).
Bien qu’étant très formateur, sa mise en œuvre, peu instantanée et par tâtonnements en font un mode plutôt pour utilisateur expérimenté.
Le mode B (ou Bulb)
C’est un mode qui permet des temps de pose supérieurs à la limite maxi du mode priorité vitesse qui est en général de 30 sec
Inutile de préciser que son usage sera extrêmement restreint à des situations comme l’astrophotographie, le lightpainting, les photos d’éclairs..).
Les modes « scène »:
Ce sont des modes pré-réglés en fonction de scènes courantes qui privilégient tel ou tel réglage, ce sont en fait des modes auto ciblés, (mode paysage, mode sport, mode coucher de soleil…). Ils utilisent des réglages facilement exécutables par le photographe qui en comprend les influences et ne favorisent pas l’apprentissage.
II/ La sensibilité du capteur = les ISO
Aux côtés de l’ouverture et du temps de pose, c’est le troisième paramètre de l’exposition. Sans jouer sur la quantité de lumière, ils modifie l’influence de la lumière sur le capteur. Doubler les ISO c’est rendre le capteur deux fois plus « sensible », autrement dit c’est comme doubler la quantité de lumière sans toucher à l’ouverture et à la vitesse.
C’est un paramètre fondamental qui intervient dans le triangle d’exposition.
Son réglage consiste en une position « auto » où ce sera l’appareil qui en établira le niveau pour une exposition qu’il jugera « correcte » c’est à dire moyenne. Et n une position manuelle qui ira selon les appareils à une valeur de base (dite native, qui sera celle où le bruit numérique sera le plus faible) de 50 à 200 ISO, mais 100 ISO dans la grande majorité des cas.
Important ! Régler les ISO sur une valeur fixe équivautà une « priorité ISO » c’est à dire qui aura l’ascendant sur l’ouverture et/ou le temps de pose dans les modes priorité. Dans le mode manuel les trois facteurs sont fixes, aucun n’est prioritaire par rapport au deux autres.
III/ Réglages secondaires
La mise au point ou focus.
C’est le facteur qui va conditionner la netteté du sujet visé. Cette fonction peut être mise en automatique, c’est l’autofocus, ou être basculée en manuel où la mise au point se fera via une bague sur l’objectif.
En mode autofocus, l’appareil calcule la bonne netteté après recueil d’information provenant de petits détecteurs, appelés collimateurs autofocus, répartis sur le capteur, et qui sont activables par zones.
Selon que l’on active une zone plus ou moins étendue de ces détecteurs, la mise au point sera plus ou moins ciblée. D’où l’intérêt de ce réglage si l’on souhaite une mise au point ciblée ou élargie.
En mode focus manuel, c’est le photographe qui à travers son viseur ou son écran modifie en tournant la bague de mise au point , la zone où il veut cibler la netteté.
Celle-ci peut être affinée en utilisant la loupe en mode « Liveview » c’est à dire via l’écran arrière de l’appareil.
L’accès à ce réglage se fait le plus souvent sur l’objectif par un bouton AF/MF, ou sur le boîtier car certain objectifs en sont dépourvus.
Les collimateurs autofocus
Ce sont des minicellules du capteur qui sont sensibles aux lignes de contraste pour analyser la netteté. Ils sont disséminés sur le capteur et peuvent être activés ou pas individuellement ou par groupe de zone.

Le plus généralement :
a/ collimateur unique central pour une mise au point très ciblée (exemple oeil du modèle d’un portrait.)
b/ collimateurs centraux 9 en carré ou 5 en croix ils sont en général plus précis et fiables que les périphériques.
c/ Zone centrale étendue.
d/ Totalité des collimateurs du capteur, c’est la zone de choix automatique des collimateurs, c’est la moins fiable car dans ce cas c’est l’appareil qui choisit où faire la MAP, qui est faite le plus souvent sur l’objet le plus proche. C’est un mode à éviter sauf en paysage sans plan proche.
Ces dispositions ne sont que les plus basiques, il est possible décentrer ces zones pour des mises au point particulières.

La mémorisation de la mise au point lors d’un recadrage et obtenue en maintenant le déclencheur appuyé à mi-course.
La mesure de l’exposition
De la même façon que le choix des collimateurs autofocus est responsable de la zone de mesure de la netteté, ils coexistent sur le capteur avec des collimateurs de mesure de la lumière.
En effet quand il s’agit de mesurer l’exposition, reste à définir où la mesurer. Une scène est toujours plus ou moins contrastée, dotée d’une dynamique, c’est-à-dire d’une échelle lumineuse allant des tons plus sombres aux tons plus lumineux. Laisser l’appareil mesurer une exposition moyenne de l’ensemble de la scène, prive le photographe de l’exposition optimale d’une certaine zone choisie par lui de l’image, que ce soit dans les basses ou les hautes lumières.
Pour cela l’appareil est doté de ces collimateurs qui permettront au photographe de cibler la mesure de l’exposition soit sur une zone plus ou moins précise, ou de l’étendre à l’ensemble de l’image.
Comment se règle la mesure l’exposition
La quantité de lumière que touche le capteur est mesurée en temps réel ces collimateurs de mesure de la lumière (à ne pas confondre avec les précédant collimateurs autofocus).
Ces collimateurs sont répartis sur l’ensemble du capteur, et selon le mode d’exposition choisis, certains seront inactivés et d’autres activés ou « sous activés ». Le choix de la zone d’activation va conditionner l’exposition générale de l’image.

Mesure de lumière spot, la mesure se fait au centre du capteur

Mesure sélective, la mesure se fait sur 6% de la surface du viseur

Mesure centrale pondérée, elle se fait surtout au centre du capteur et une moyenne dégressive autour d’elle.

Mesure évaluative ou multizone ou matricielle elle se fait sur toute la surface du capteur
Exemple d’utilité des modes de mesure de la lumière.
Mesure matricielle

mesure spot

Le point rouge correspond à une mesure spot de la lumière avec mémorisation de l’exposition puis d’un recadrage avec conservation de la mise au point et de l’exposition (voir plus loin)
Sur la photo du haut, l’appareil a été réglé sur une mesure évaluative, c’est-à-dire lui faisant mesurer la lumière sur l’ensemble de la scène et en faire une moyenne. Résultat, en préservant l’exposition de la majeure partie de l’image, l’algorithme de calcul a surexposé la zone la plus lumineuse qui contient le sujet qui de ce fait s’en est trouvé très mal mis en valeur. Sur la photo du bas, en choisissant une mesure de lumière spot et en la ciblant sur l’animal puis en recadrant, la zone où la libellule se trouve a été sous-exposée, la libellule apparaît alors nettement en ombre chinoise, donnant à l’image le rendu artistique recherché.
La mémorisation de l’exposition lors d’un recadrage est une fonction extrêmement utile, mais elle n’est pas systématique sur tous les appareils lors du maintient du déclencheur à mi-course. En son absence, il existe sur tous les boîtiers un bouton dédié.
Elle sert à mesurer la lumière sur une zone précise de la scène et recadrer ensuite en maintenant le déclencheur à mi-course pour conserver la mise au point.
Pour éviter cela il faut verrouiller manuellement l’exposition par pression sur un bouton que la plupart des APN possèdent, pouvant se présenter sous un logo différent celon les marques
exemple pour Canon et Nikon

En appuyant sur ce bouton après avoir ciblé et mesuré la lumière sur le sujet tout en maintenant le déclencheur appuyé à mi course, cette mesure de la lumière sera appliquée après recadrage.